Je peins en noir une toile. Je construis un personnage, une sorte d’avatar d’apparât. Je le revois le lendemain. Je le transforme en dandy. Je l’observe et le transforme à nouveau, plusieurs jours consécutifs. De mal proportionné il devient assez bien proportionné.
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I paint a canvas in black. I built a personna, a kind of ceremonial avatar. I see him again the day after. I do not like him. I transform him into a dandy. For many days, I observe and transform him. From ill-proportioned, he becomes well-proportioned.
Ce tableau a fait partie de l’exposition de l’atelier du geste, au Boudoir, le 25 avril 20001, dans le cadre de l’événment LIre Montréal. Voici le texte de présentation:
«L’homme riche, oisif, et qui, même blasé, n’a pas d’autre occupation que de courir à la piste du bonheur…»
Charles Baudelaire, Critiques.
Ce tableau a été réalisé par destruction et reconstruction. La figure précédente a été annihilée par du noir de mars. Sur ce fond noir, la reconstruction a débuté par la structure d’un homme assis sur un banc, inspirée d’un autoportrait. Rapidement, son caractère a émergé: grave, indépendant, sans chaleur, mélancolique et frivole. Il est apparenté au dandysme que Baudelaire décrit, à la différence qu’en 2011 dans la société montréalaise, l’argent n’est pas «indispensable aux gens qui se font un culte de leurs passions».