Cet article est la suite de celui publié le 1er octobre 2020. Je présente deux tableaux que j’ai peints en m’inspirant du roman Julie ou la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau. J’ai réalisé le premier tableau, La confiance des belles âmes, dans un style rapide que j’affectionne, sans prétention de réalisme et de respect de proportions. Pour le deuxième, Monuments aux anciennes amours, je me suis appliqué dans le dessin réaliste de formes humaines, que je dessine de mémoire, de l’observation des corps que je vois en vrai.
Le retour de Saint-Preux
Julie se soumet à l’autorité paternelle et épouse Wolmar, un homme bon et sage mais beaucoup plus âgé qu’elle. Elle écrit à Saint-Preux: «Tout est changé entre nous; il faut nécessairement que votre coeur change… Oublions tout le reste et soyez l’amant de mon âme.» Il n’y a que l’exil pour soustraire Saint-Preux aux tourments fiévreux dans lesquels il est plongé. Il navigue sur toutes les mers et après six ans d’absence, il revient.
Le bon et sage Wolmar veut réunir sous son toit les gens qu’ils aiment. Julie lui a avoué son aventure amoureuse passée, mais il a une confiance inébranlable, et avec raison, dans la conduite vertueuse de Julie. Il invite donc Saint-Preux à séjourner chez eux. Julie l’accueille avec un pétillement de joie et le présente à Wolmar.
Saint-Preux écrit à son ami Milord Édouard: « Pourquoi faut-il qu’un homme que je dois aimer soit le mari de Julie ?» Mais rapidement, Saint-Preux est apaisé en suivant le code sentimental des Wolmar. « Que de plaisirs trop tard connus je goûte depuis trois semaines ! La douce chose de couler ses jours dans le sein d’une tranquille amitié, à l’abri de l’orage des passions impétueuses ! »

Les anciennes amours
Un jour en l’absence de Wolmar, Julie et Saint-Preux font une excursion en barque sur le lac Léman. Une tempête les oblige à accoster sur la rive opposée à celle où se trouve le domaine de Julie. C’est là que Saint-Preux s’était réfugié des années auparavant lors de leur rupture. Il en fait part à Julie. Il rapporte ainsi la scène « …quoi! dis-je à Julie en la regardant avec un oeil humide, votre cœur ne vous dit-il rien ici, et ne sentez-vous point une émotion secrète à l’aspect d’un lieu si plein de vous.» Julie détourne le regard. Elle semble indifférente. Mais ce n’est pas le cas, car Saint-Preux rapporte que le soir venu cet échange eut lieu: «Quand je me trouvai bien remis, je revins auprès de Julie; je repris sa main. Elle tenait son mouchoir, je le sentis fort mouillé. Ah! lui dis-je tout bas, je vois que nos cœurs n’ont jamais cessé de s’entendre ! Il est vrai dit-elle d’une voix altérée; mais que ce soit la dernière fois qu’ils auront parlé sur ce ton.»

Rafale de dessins
D’autres dessins, des esquisses à divers degrés d’achèvement, sur les amours de Julie et Saint-Preux…
4 réponses à “Julie et Saint-Preux | Two Lovers”
Bravo André pour cette belle rencontre entre la lecture et la peinture!
Cher compagnon, merci de suivre mon travail. André
Cher André, je ne trouve pas les mots pour te dire Ce que je ressens devant tes tableaux et dessins masques j’aime Ce que tu fais. Tes personnages, tes inspirations, les couleurs , le dynamisme de tes oeuvres m’inspirent toujours. Au plaisir,
Johanne
Chère Johanne, je suis vraiment touché par ton commentaire très chaleureux qui me sort de l’incertitude et l’isolement dans lesquels je fais ces dessins. Merci André